Affaires sociales - pauvreté

Année européenne 2011 du volontariat : la Commission reconnaît la valeur ajoutée économique et sociale d'un secteur en expansion

Tuesday, 30 June 2009

Le volontariat, encore appelé travail bénévole, représente environ 5 millions d'emplois équivalents temps plein (ETP) en Europe, selon les enquêtes réalisées dans le cadre du programme Johns Hopkins de comparaison internationale du secteur sans but lucratif (2001).

Les pays où l'on compte le plus grand nombre de bénévoles sont respectivement la Suède, la Norvège et les Pays-Bas, avec plus de 20 bénévoles ETP pour 1000 habitants. Viennent ensuite la Grande-Bretagne, la France et la Finlande. Les autres États membres se situent sous la moyenne européenne de 14,4 bénévoles ETP pour 1000 habitants. Quant aux pays d'Europe centrale et orientale, ils se situaient, à l'époque de l'enquête, loin derrière ces chiffres en raison du caractère récent de leur secteur sans but lucratif, la plupart des associations et fondations étant interdites sous le régime communiste. Les principaux domaines d'activités où s'exerce le bénévolat en Europe sont la culture, le sport et les loisirs et les services sociaux.

La professionnalisation du secteur associatif est variable en fonction de ses relations avec le secteur public. L'Irlande, l'Autriche et la Belgique ont un secteur associatif très professionnalisé en raison d'un financement public important et des missions d'intérêt général qui sont déléguées aux associations.

En liaison avec les salariés des associations où ils travaillent, les bénévoles des divers pays européens ont également développé des réseaux européens. C'est ainsi que plus d'une centaine de plateformes associatives représentant les intérêts de leurs membres coexistent aujourd'hui à Bruxelles et prennent part au dialogue civil européen.[1]

Considérant l'ampleur du secteur volontaire à l'échelle européenne, et ses retombées positives en termes de cohésion sociale, de solidarité et de construction d'une culture commune, la Commission européenne a décidé de faire de 2011, l'année européenne du volontariat.

La Commission considère en effet que les activités bénévoles ont un rôle important à jouer dans la construction d'une citoyenneté européenne en aidant à lutter contre les préjugés identitaires mais également un rôle socioéconomique. Elles offrent notamment de larges perspectives en matière de réponse aux défis du vieillissement actif, de dialogue intergénérationnel et des changements démographiques.

Par ailleurs, le volontariat est de plus en plus partie prenante des stratégies de responsabilité sociale des entreprises. Par les compétences qu'il apporte, il améliore la capacité d'insertion professionnelle des personnes et peut contribuer à maintenir le lien avec le marché du travail pendant les périodes de chômage.

Néanmoins, la Commission estime que le volontariat rencontre encore des obstacles à son développement, que ce soit au niveau de l'intégration de cette pratique dans les mentalités, de l'existence de dispositions juridiques dissuasives, de l'absence de statut légal, etc.

Il s'agit donc d'une initiative importante pour la reconnaissance du secteur associatif et de l'économie sociale en général. Reste la question toujours pendante des limites de la définition du volontariat, car si la Commission envisage celui-ci comme un moyen d'améliorer l'employabilité des personnes, il ne faudrait pas qu'il devienne une alternative à l'emploi de qualité. Nous espérons que l'Année 2011 sera aussi l'occasion de débats sur la promotion d'un bénévolat librement choisi, accessible à tous et source de réalisation personnelle et sociale.

Soulignons enfin que les actions de communication et de sensibilisation mises en place pendant l'Année seront accompagnées du financement de projets concrets liés au volontariat dans de nombreux secteurs. Tous ces projets bénéficieront d'un label « Année européenne du Volontariat ».

 

 


[1] Le bénévolat en France et en Europe, Edith Archambault